La myopie est multifactorielle. On peut les regrouper en deux grandes familles : les facteurs héréditaires et l’environnement dans lequel l’enfant évolue.
Le fait d’avoir un ou deux parents myopes, représente un facteur de risque important pour les enfants d’être myopes à leur tour. C’est d’autant plus vrai si la myopie affectait également les grands -parents, de même que les frères ou sœurs plus âgés. Plus de cinq cent gènes ont été identifiés comme étant associés à la survenue d’une myopie ou son évolution dans le temps.
Cependant, si les facteurs génétiques entrent en ligne de compte dans la progression de la myopie, ils ont des effets modérés6, bien que les études soient limitées dans ce domaine.
Les facteurs environnementaux sont selon les dernières études les principaux responsables de l’évolution durant ces dernières années.
Plusieurs facteurs ont été mis en évidence dans de nombreux travaux de recherche: un haut niveau d’éducation6 et un temps important consacré aux activités en vision de près7 (activités rapprochées des écrans…), une faible distance de lecture8, un effort accommodatif excessif en vision de près, trop soutenu et sans pause8, une diminution du temps passé en extérieur, un manque d’exposition à la lumière du jour sont ceux qui sont principalement cités .
Ainsi, selon les études, chaque heure de travail en vision de près par semaine est liée à une augmentation du risque relatif de myopie de 2%7. Toutefois, plus que le temps global consacré aux activités en vision de près, une faible distance de lecture (<30 cm) et une accommodation soutenue sans pause (> 30 min) sont statistiquement associées à la survenue d’une myopie chez les enfants8.
Cela est d’autant plus vrai avec les appareils électroniques. En effet, la distance de lecture sur l’écran est réduite (18 cm) par rapport à celle observée lors de la lecture d’un livre (35 cm). Visualiser des films, des vidéos, ou simplement naviguer sur le net sont des activités ne comportant pas d’indices d’arrêt, comme la fin de chapitre d’un livre par exemple. Ainsi, l’enfant passe plus de temps continu sur l’écran, à une distance plus rapprochée et souvent en luminosité réduite, un autre facteur aggravant la myopie. Les couleurs émises par l’écran contribueraient également à la myopisation, le cerveau choisissant les longues longueurs d’onde (rouge) au détriment des plus courtes (bleue), ces dernières agissant comme stimulateurs de la myopie.
Le temps passé en extérieur a, d’autre part, un impact important sur l’apparition de la myopie. Ainsi, en comparant la prévalence de la myopie chez des enfants australiens (3,3 %) et singapouriens (29,1 %) avec des temps d’activités comparables en vision de près, il a été montré que la différence entre les deux groupes était due à une augmentation du temps passé dehors, significativement plus important pour les enfants australiens9.
Les activités extérieures et l’exposition à la lumière naturelle pourraient donc avoir un effet protecteur en réduisant l’apparition de la myopie6,10. Parmi les explications : la production de dopamine, un neurotransmetteur produit dans la rétine sous l’effet de la lumière (et qui joue un rôle crucial dans la bonne transmission des images au cerveau) éviterait une croissance excessive de l’œil de la naissance jusqu’à 25 ans (un œil trop long caractérisant l’œil de myope).