Les acteurs de la santé visuelle ont pris conscience que la myopie évolutive est un véritable enjeu de santé publique. Effectivement, la prévalence de la myopie augmente et la prévalence de la myopie forte augmente dans le même temps. La myopie forte est reconnue comme une maladie, car associée à un plus grand nombre de pathologies oculaires (pathologies rétiniennes et maculaires, cataracte et glaucome), impactant à la hausse le nombre de déficients visuels modérés et sévères. La myopie a également des conséquences individuelles (retard scolaire, qualité de vie ) et sociétales (coûts médicaux).
Depuis quelques mois, il existe des dispositifs médicaux variés pour freiner la myopie évolutive de l’enfant1 et combattre la pandémie. Les études cliniques indiquent des taux de ralentissement de la myopie supérieurs à 50%, quand les dispositifs sont utilisés régulièrement (tous les jours) et toutes les études démontrent que la prise en charge de la myopie évolutive doit être la plus précoce possible.
Les verres de lunettes ou lentilles de contact classiques corrigent la myopie mais ne la traitent pas.
Pour freiner la myopie, on utilise des dispositifs spéciaux , qui possèdent des zones optiques particulières, qui ramènent les images sur la rétine centrale et périphérique.
Depuis janvier 2021, il existe des verres de lunettes qui freinent la myopie. Ce sont des verres spéciaux défocalisants, qui possèdent des géométries spéciales, et qui peuvent freiner la progression de la myopie en les portant tous les jours.
- le verre HOYA MiYOSMART VISION, développé par HOYA en collaboration avec son partenaire de recherche PolyU (Hong Kong Polytechnic University). Sur la base des résultats d'un essai clinique de deux ans, il a été prouvé que MiyoSmart freine la progression de la myopie chez les enfants de 59% en moyenne grâce à la technologie D.I.M.S. (Defocus Incorporated Multiple Segments)2.
- le verre STELLEST développé par Essilor, possède une zone optique centrale unifocale et des anneaux de microlentilles, appelée technologie HALT. L’essai clinique mené en Chine sur 2 ans, démontre une efficacité de 55% sur tous les enfants portant le verre. Plus les verres sont portés, plus l’efficacité est grande3.
Ils peuvent être conseillés dès l’âge de 6 ans.
Le verre MiYOSMART VISION
Le verre STELLEST
Les traitements à base d’atropine à faible dosage (0.01%) ont montré leur efficacité pour le contrôle de la myopie sur la réfraction.
Mais les récentes études indiquent une absence de contrôle de l’élongation de l’œil (longueur axiale).
Les ophtalmologistes dans certains pays expérimentent de nouveaux dosages plus élevés (0.025 ou 0.05%), tout en surveillant les effets secondaires potentiels de la médication (sensibilité à la lumière, réduction de la capacité de faire le focus en vision de près, maux de tête) ainsi que les effets rebonds lors de l’arrêt de la thérapie. L’usage de l’atropine est suggéré lorsque l’enfant ne peut pas être adapté en lentilles cornéennes. Il est également possible de combiner l’usage d’atropine et la correction en lentilles cornéennes lorsque le taux de progression demeure élevé malgré la correction portée.
Toutefois, les traitements à base d’atropine recommandés en France – collyre à l’atropine 0,01% – ne sont actuellement pas commercialisés en officine de ville, mais ils peuvent être délivrés par les pharmacies hospitalières4.
Il existe 2 techniques de lentilles pour freiner et corriger la myopie. La plus ancienne est l’orthokératologie, il s’agit de porter des lentilles rigides pendant la nuit. La plus récente consiste à porter des lentilles souples spéciales dans la journée.
Dans les deux cas, le principe impliqué dans la freination myopique est le même : la défocalisation périphérique.
Les lentilles pour la freination de la myopie agissent en ramenant les images périphériques dans le plan rétinien, en envoyant un signal d’arrêt de la croissance du globe oculaire et donc de sa longueur axiale (LA).
Il est évident que, pour ce type de traitement, les enfants doivent être parfaitement suivis et accompagnés.